Rencontrons
Germain Hébert à travers le regard de Nil Auclair
Carrière
: Vie et Retraite
Germain
Hébert le folkloriste ou l’éducateur ? Un peu des deux.
« Je suis un gars ben
ordinaire… » « J’ai usé à la corde le linge de mes frères.
Leurs patins étaient rognés jusqu’aux bottines, quand mon tour est arrivé.
Mais nous étions heureux ! »
Gradué de l’Académie Commerciale de St-Jean en
‘52, Germain, à la surprise de bien de ses amis, choisit l’enseignement.
Un choix influencé par ses 14 ans de scoutisme. Il se pointe à l’École
Normale Jacques-Cartier voyageant en « autobus jaune, noir et
rouge », soir et matin, pendant 3 ans. Il en ressort avec le tout
nouveau Brevet A du Québec. « Le numéro 11-A-55 »,
souligne-t-il avec fierté.
« Mais
c’métier là c’est dangereux… »
Recruté dès janvier ’55 par l’abbé Riopel, c’est à Verdun qu’il
apprivoise, au primaire, la profession pour « 2 200$ et un bonus de 200
$. » Un salaire progressif qui lui permet vite de troquer sa m…Austin
à manivelle pour une rutilante
Studebaker.
« J’pense
à ma carrière… »
Monsieur Kellog lui paie, en ’61, une licence en hygiène. L’université
de Montréal le peaufine en administration scolaire (‘68). Il contribue à bâtir
dès ‘59 une toute nouvelle école ( Beaulieu ) dirigée par Roch Rheault.
Bâtir dans le sens de « donner une âme. » Une âme
qu’il souhaite en particulier cristalliser dans le tout premier laboratoire
de biologie (dont il est le principal instigateur) destiné surtout aux étudiants
de C.P.E.S. logés dans le « poulailler » de Beaulieu. Cette même
passion de « donner une âme
» à une école, il la poursuit à la polyvalente Armand-Racicot entre ‘71
et ‘90 comme directeur-adjoint, sauf pendant 3 ans alors qu’il assure la
direction de l’école secondaire Beaulieu.
« J’peux
pu dormir chu trop nerveux… » Agir comme adjoint à la direction est son plus
grand bonheur. « Ces
courbettes à bien du monde et réunions à n’en plus finir…Ouf! »
Il en organise des réceptions… patrouille des corridors… récupère les
« sécheux (es) » de cours… recense vite les odeurs (!) des années
’70… mesure les jupes quand les règlements disciplinaires l’exigent…
défend avec vigueur les mesures pédagogiques… soutient cette jeunesse en
pleine croissance… et surtout… surtout offre une disponibilité sans
bavure en particulier dans des moments de crise au niveau de certaines réorganisations
administratives parfois cousues de dentelles. Le tout servi avec loyauté
parce qu’il « aime son public… » : les élèves.
Son message « clique » car il est de cette « race qui
s’ferme la gueule, qui fait sa job et qui paie ses taxes » sans
couillonner ses confrères ou téter des privilèges.
« Ma
vie à moi c’est la musique… »
Lévis Sauvé, directeur d’école à Verdun, fouettera
Germain
à s’engager dans le folklore.
« Un
homme qui m’a marqué. » Il
deviendra rapidement
un spécialiste de danses folkloriques internationales. L’université
du Pacifique (Californie) le moulera. Boursier du Québec, ses séjours répétés
en France ficèleront son art. Suivront de nombreuses tournées
d’enseignement dans plusieurs états américains. Pendant près de 20 ans,
sous sa direction les folkloristes de St-Jean feront vibrer les amateurs de
danse du milieu.
« J’voudrais
faire le tour de la terre… »
Il l’aura
fait en folklore. Avec Louise, sa fidèle et bien aimée compagne depuis 44
ans, il a vu « de
quoi l’reste du monde a l’air … »
Et bientôt il
ira encore faire danser non les « Boogaloos… » mais
des Californiens.
« Je
suis comblé. Encore plus à 69 ans. » Si
la marche rapide a supplanté son jogging matinal, à la polyvalente, il
assortit toujours cette pratique de 30 ans à la préparation du café des
patrons conciliants. Soucieux de sa diète il aime encore se payer à
l’occasion une bonne bouffe. « J’ai mangé toute la semaine du
fourrage vert…alors ce soir … » Certains de ces petits péchés
mignons sont du passé, entre autres celui d’embouteiller, dans son
sous-sol, des barils de vin français. Ses cent longueurs quotidiennes de
piscine sont un meilleur tonique.
« Le
jour où moi j’en pourrai pu… » est garanti en particulier par ses deux enfants :
Daniel et Michèle et ses 6 petits-enfants. Assuré aussi par ces centaines de
personnes se souvenant de son message tant dans une école que sur un plancher
de danse.
« J’voudrais
qu’on soit tous des frères… » Germain
y a contribué à sa manière.
Hébert
est un gars « ben
plus qu’ordinaire…ordinaire…ordinaire! »
Robert Charlebois me pardonnera. Germain Hébert aura été :
« un éducateur populaire. »
Texte
: Nil Auclair
Le grand-papa et ses talents au biberon!
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